Quand on parle cybersécurité au comité de direction, rien ne vaut des chiffres récents et sourcés. Ils permettent d’objectiver le risque, d’estimer les coûts, et surtout de prioriser les investissements (sauvegarde, MFA, EDR/XDR, SOC, sensibilisation). Ce panorama 2025 rassemble les statistiques incontournables (France, Europe, monde), les ventile par type d’attaque et par secteur, puis les traduit en actions concrètes pour PME/ETI. Les sources mobilisées incluent l’ANSSI (Panorama de la cybermenace), la CNIL (notifications de violations), le Verizon DBIR 2025 (typologies & vecteurs), ENISA (vue européenne, focus finance) et l’IBM Cost of a Data Breach 2025 (coûts). Les chiffres datent majoritairement de 2024-2025 — l’idée n’est pas le sensationnalisme, mais une base factuelle pour piloter votre sécurité.
Statistiques générales : France, Europe, monde
En France en 2024, la CNIL a reçu 5 629 notifications de violations de données personnelles, +20 % vs 2023 ; elle note aussi un doublement des violations touchant plus d’un million de personnes. Ces volumes confirment une hausse à la fois en fréquence et en ampleur des incidents déclarés.
Toujours en France, l’ANSSI a traité 4 386 événements de sécurité (dont 3 004 signalements et 1 361 incidents) en 2024, +15 % par rapport à 2023. Les attaques par rançongiciel sont restées très mobilisatrices et l’exploitation de vulnérabilités sur équipements de bordure (pare-feu, VPN) a fortement pesé dans les intrusions.
Dans le monde, le Verizon DBIR 2025 agrège un jeu de données record : ~22 000 incidents et ~12 000 brèches confirmées analysées. Il rappelle aussi que, dans la famille « system intrusion », le rançongiciel est lié à ~75 % des brèches.
En Europe, côté ENISA, le rapport Threat Landscape 2024 (juin 2023 → juil. 2024) maintient ransomware et DDoS parmi les menaces dominantes dans l’UE, sur fond de tensions géopolitiques et de tactiques de discrétion accrues.
👉 Petit rappel des notions clés : Le DBIR (Data Breach Investigations Report, Verizon) est un rapport de référence sur les violations de données dans le monde. Côté menaces, un rançongiciel (ransomware) chiffre les données et exige une rançon pour les libérer. Le phishing (hameçonnage) désigne les tentatives de tromper un utilisateur pour lui soutirer ses identifiants ou l’inciter à cliquer sur un lien piégé. Enfin, une attaque DDoS (Distributed Denial of Service) consiste à saturer un site ou un service en ligne par un afflux massif de requêtes, rendant la ressource indisponible.
Statistiques par type d’attaque : ce que disent les chiffres
- Phishing / ingénierie sociale : Le facteur humain reste impliqué dans ≈ 60 % des brèches selon le DBIR 2025 (erreurs, manipulation, abus). Or ces campagnes servent d’amorce aux compromissions de comptes et aux fraudes.
- Rançongiciel (ransomware) : Dans le périmètre « intrusions système » du DBIR, le rançongiciel est associé à ~75 % des brèches ; en France, l’ANSSI comptabilise 144 compromissions par rançongiciel signalées en 2024, un niveau équivalent à 2023 mais toujours très élevé.
- DDoS (déni de service distribué) : L’ENISA confirme une activité soutenue, avec des pics liés au contexte géopolitique, notamment contre banques et sites gouvernementaux (focus finance). Impact : indisponibilités et dégradations de service.
- Exploitation de vulnérabilités / appareils de bordure : L’ANSSI observe en 2024 des campagnes massives ciblant pare-feu et passerelles VPN ; neuf vulnérabilités « les plus exploitées » touchent des équipements de sécurité en bordure de SI, souvent attaqués quelques jours après publication des correctifs.
- Vecteurs initiaux (DBIR 2025) : Plusieurs analyses du DBIR 2025 convergent : identifiants compromis / abus d’identifiants figurent au sommet, talonnés par exploitation de vulnérabilités et phishing. Autrement dit, MFA + patching + hygiène d’accès restent les trois piliers à fort rendement.
Coût et impact en chiffres
- Coût moyen mondial d’une violation (toutes tailles/secteurs confondus) : 4,44 M $ en 2025, soit –9 % vs 2024 — baisse attribuée à une détection/containment plus rapides (automatisation, IA, équipes sécurité mieux outillées). Aux États-Unis, le coût moyen atteint 10,22 M $, record à la hausse.
- Europe & secteurs régulés : L’ENISA rappelle que la finance reste historiquement l’un des secteurs où le coût moyen des brèches est le plus haut, d’où la pression réglementaire (NIS2, DORA).
- France (conséquences visibles) : La tension sur les notifications à la CNIL (+20 % en 2024) et la persistance d’un haut niveau de rançongiciels (ANSSI) indiquent un risque business tangible : pertes d’exploitation, coûts de remédiation, risques juridiques et réputationnels.
Statistiques par secteur : focus finance (exemple européen)
Dans son focus finance (janv. 2023 → juin 2024), l’ENISA a analysé 488 incidents publics touchant le secteur en Europe. 46 % concernaient des banques ; les attaques DDoS ont notamment visé 58 % des établissements de crédit ciblés par des hacktivistes, avec des perturbations opérationnelles. Côté impacts, pertes financières (38 %), exposition de données (35 %) et perturbations (20 %) ressortent dans les cas de rançongiciel.
À adapter pour votre secteur : santé, industrie, retail, collectivités… (les ordres de grandeur diffèrent, mais la combinaison “identités + vulnérabilités + mail” reste dominante).
Tendances 2025–2026 : ce qui monte, ce qui se transforme
- Industrialisation & chaînes d’approvisionnement : L’ANSSI souligne la pression sur les équipements exposés et le supply-chain ; côté UE, ransomware et DDoS demeurent au sommet.
- IA partout (et pas seulement côté attaquants) : Selon IBM, l’automatisation/IA accélère l’identification et le confinement, moteur de la baisse du coût moyen mondial en 2025 — mais le déficit de gouvernance IA crée de nouveaux risques, avec des brèches plus coûteuses quand l’IA « sauvage » prolifère.
- Humain, encore et toujours : Le DBIR 2025 confirme ≈ 60 % de brèches impliquant un comportement humain (erreur, manipulation, abus), ce qui plaide pour des contrôles techniques par défaut (MFA, politiques d’accès, sandbox liens/PIJ) en plus de la sensibilisation.
Comment utiliser ces statistiques pour renforcer votre sécurité
- Convaincre la direction : Basez la discussion budgétaire sur 3 lignes : probabilité (CNIL/ANSSI), gravité (IBM 4,44 M $ en moyenne globale) et exposition spécifique à votre secteur (ENISA). Posez un objectif simple : réduire le temps de détection/containment (MTTD/MTTC), car c’est ce qui pèse le plus sur le coût total.
- Prioriser les chantiers :
- MFA étendu (utilisateurs/admin/VPN/console cloud).
- Patching rapide, surtout équipements de bordure (pare-feu/VPN).
- Sauvegardes 3-2-1 testées, dont 1 copie hors-ligne.
- EDR/XDR + supervision (détection et confinement).
- Hygiène des identités & secrets (moindre privilège, rotation clés, suppression liens publics).Ces items adressent directement les vecteurs dominants observés par le DBIR et l’ANSSI.
- Piloter par indicateurs : Suivez heures d’arrêt, taux de services dégradés, % MFA couvert, délai de patch sur actifs exposés, taux de restauration réussie en test, MTTR. L’objectif : baisser le coût attendu par réduction de la durée d’impact. (Référence : dynamique IBM 2025 sur le lien coût ↔ vitesse de réponse.)
L’accompagnement Factoria : transformer les stats en résilience opérationnelle
Chez Factoria, on part des chiffres pour bâtir du concret :
- Audit & diagnostic : cartographie des actifs, score d’exposition (identités, surface externe, SaaS), plan d’actions priorisé (impact/effort/ROI).
- Déploiement & durcissement : MFA, sauvegarde managée, EDR/XDR, durcissement Microsoft 365/Google Workspace, segmentation.
- Surveillance & réponse : supervision continue, playbooks de réponse à incident, assistance remédiation et retour à la normale.
- Formation & sensibilisation : modules par métier, campagnes phishing simulé raisonnées (centrées sur la réduction de risque réel).
FAQ — Statistiques cyberattaque
- Quelle donnée 2025 est la plus marquante ? Le coût moyen mondial d’une violation baisse à 4,44 M $ (–9 % vs 2024) grâce à une détection/containment plus rapides — mais les États-Unis culminent à 10,22 M $.
- Quel est le pourcentage de brèches impliquant « l’humain » ? Autour de 60 % en 2025 (erreur, manipulation, abus), selon le DBIR.
- Le rançongiciel reste-t-il en tête ? Oui : ~75 % des brèches d’intrusion système sont liées au ransomware dans le DBIR 2025 ; en France, 144 compromissions par rançongiciel portées à l’ANSSI en 2024.
- Qu’observe-t-on en France côté « déclarations » ? 5 629 notifications de violations à la CNIL en 2024, +20 % vs 2023 ; le nombre d’incidents touchant > 1 million de personnes a doublé.
- Quel secteur européen illustre bien la pression ? La finance : 488 incidents analysés par l’ENISA (janv. 2023 → juin 2024), banques les plus touchées (46 %), pics DDoS liés au contexte géopolitique. (ENISA)
Conclusion
Les statistiques 2025 racontent une histoire simple : le risque se professionnalise, l’humain et les équipements de bordure restent des portes d’entrée majeures, et la vitesse de détection/containment influe directement sur le coût final. L’ambition n’est pas d’être invulnérable, mais résilient : prévenir ce qui est évitable, contenir vite ce qui survient, et reprendre sans chaos. C’est exactement le terrain de jeu de Factoria — transformer la donnée en priorités claires et en résultats mesurables.